Le Commerce du Bois

Étude prospective sur la demande de bois dans la construction

Actualité 11.10.2019

Le Commerce du Bois a participé le mercredi 9 octobre 2019, à la réunion de restitution de l’étude prospective sur l’Évolution de la demande finale du bois dans la construction, la rénovation et l’aménagement des bâtiments.

Initiée par le Comité Stratégique de Filière Bois, financée par l'Ademe, le Codifab et France Bois Forêt et, réalisée par le BIPE et le FCBA, cette étude a pour objectif d'enrichir la réflexion sur le développement du bois dans la construction, répondre au besoin de structuration et de communication entre les acteurs industriels des différentes filières, les gestionnaires, les propriétaires, les financeurs et les pouvoirs publics.

L’étude s’appuie sur 4 scénarios (tendanciel, volontariste, alternatif et objectif neutralité carbone) aux horizons 2020, 2035 et 2050.
Ces scénarios se réfèrent à la stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui est la feuille de route de la France pour conduire la politique d’atténuation du changement climatique. Les scenarios AME (avec mesures existantes) et AMS (avec mesures supplémentaires) sont deux scénarios de la SNBC. Le scenario ONC (objectif neutralité carbone) a été développé à la demande du Comité de pilotage dans l’objectif de mesurer la contribution maximale de la construction bois à la neutralité carbone.

Les produits concernés sont relatifs au secteur de la construction et à une partie de l’ameublement.

L’étude permet :
-    d’apprécier les évolutions tendancielles des segments de marché de la construction (résidentiel, tertiaire, public, privé, en neuf, en rénovation, en aménagement intérieur),
-    de disposer de perspectives quantifiées et qualifiées de demande finale de produits à base de bois,
-    d'apprécier la capacité d’évolutions en termes de compétitivité des entreprises de la filière,
-    d'évaluer les perspectives d’amélioration de la performance environnementale du secteur bâtiment.

Les accélérateurs pris en compte dans cette étude sont les tendances architecturales, les valeurs environnementales, l’évolution de la demande et de l’offre et la demande ou encore l’innovation. Les freins pris en compte sont la formation, la réglementation, les normes, la structuration de la filière ou encore sa compétitivité.

Parmi les principaux enseignements l’on retiendra :
-    des surfaces neuves qui régressent dans la plupart des segments et sur l’ensemble des scenarios,
-    pour la rénovation, des surfaces rénovées en hausse dans trois scenarios et des surfaces deux fois plus importantes dans le scenario volontariste que dans celui tendanciel,
-    des parts de marché maximum en 2035 avant une stabilité,
-    une demande en ossature bois qui pourrait fortement augmenter (+10 % à +250 % d’ici 2035) et des besoins supplémentaires en capacité de production compris entre + 20 000 m3 et + 500 000 m3 à horizon 2035,
-    des capacités de production en CLT qui devraient fortement augmenter pour atteindre en 2035 entre 100 000 m3 et 450 000 m3 (hormis scenario tendanciel et avec un objectif de taux de production nationale de 70 %),
-    des gains de volume qui devraient être importants jusqu’en 2050,
-    une tension potentielle sur le bois d’œuvre résineux,
-    une amélioration de la performance du secteur du bâtiment permise par l’emploi de solution en bois.

En particulier, la hausse de la demande de sciage résineux devrait être comprise entre + 11 % et + 117 % d’ici 2035 et les besoins supplémentaires en capacité de production de sciages résineux pour les produits bois concernés atteindraient entre + 500 000 m3 (tendanciel) et + 3 millions de m3 (ONC). En conséquence, dans les scenarios volontaristes et ONC, même la sylviculture dynamique ne permettra pas de répondre en 2035 à la totalité de la consommation.

Concernant le bois d’œuvre feuillus, la sylviculture dynamique permettra de répondre aux 4 scenarios par contre la sylviculture constante ne permettra pas de répondre au scenario ONC.

Concernant enfin le bois d’industrie (BI), la disponibilité supplémentaire permettrait de répondre aux évolutions de la demande de construction et l’augmentation de l’utilisation de bois d’œuvre (BO), scié en France, entrainerait la production de connexes de scierie, ce qui augmenterait la disponibilité globale de BI.

Pour limiter l’aggravation de la balance commerciale, l’étude identifie plusieurs leviers à activer :
-    Favoriser la substitution du BO résineux par le BO feuillus (en structure et pour les aménagements intérieurs et extérieurs) ;
-    Mobiliser davantage de résineux (plantations) ;
-    Augmenter le taux d’utilisation du bois recyclé.

L’adaptation de l’offre doit porter sur toute la chaine de transformation, de la ressource jusqu’à sa transformation et sa mise en œuvre. Les travaux menés ont montré qu’il était nécessaire de développer des capacités de production supplémentaire en particulier sur les produits techniques. Une amélioration des exportations pourrait enfin permettre d’équilibrer la balance commerciale à l’échelle bois construction.