Le Commerce du Bois

La filière forêt-bois lance un outil de veille économique mutualisé (VEM)

Actualité 16.01.2020

La "veille économique mutualisée" (VEM) est un outil stratégique conçu et financé par les interprofessions France-Bois-Forêt, Codifab et France Bois Industries Entreprises, en partenariat avec les quatre ministères concernés (Agriculture, Transition énergétique et solidaire, Economie et Cohésion des Territoires).

Grâce à la mise à disposition de l’ensemble des indicateurs économiques au sein d’une seule et même plateforme informatique, la VEM permet d'avoir une idée précise du poids économique du secteur, des besoins des marchés et a pour objectif de renforcer la compétitivité des entreprises de la filière forêt-bois. Pour Eric Toppan, coordinateur de cette VEM, elle doit aussi favoriser la venue de partenaires financiers aux côté des entreprises et leur permettre d'investir.

La Veille économique mutualisée est aujourd’hui dans sa phase opérationnelle et son premier rapport vient d'être rendu.

Si la première mouture de cette veille montre que la filière bois pèse dans l'économie française (près de 25 milliards d'euros de valeur ajoutée, 1,1% du produit intérieur brut), elle confirme aussi qu'au regard de sa ressource, le secteur français du bois peut mieux faire. Malgré l'un des premiers stocks de bois de l'Union européenne, qui représente pas moins d'un tiers du territoire français, la filière bois alimente de manière récurrente le déficit du commerce extérieur français, autour de 6 milliards d'euros, soit entre 6 et 10% du déficit commercial. En cause notamment, un taux d'exportation de 27%, contre 55,3% en moyenne pour la production manufacturière. «Il faut conquérir des parts de marché à l'export», estime M. Toppan, qui met en avant le «design français, le savoir-faire français», notamment en matière d'ameublement, avec «des entreprises d'ores et déjà bien positionnées depuis deux, trois ans», ainsi que «des marchés balbutiants, comme la chimie verte».

Autre enseignement de la VEM, la construction (bâtiment, travaux publics) représente «la moitié de la valeur ajoutée, la moitié de l'emploi» de la filière, souligne M. Toppan, pour qui «il faut accroître l'utilisation et la part du bois dans la construction», alors qu'on est actuellement «à 10% en gros de part de marché pour les maisons en bois, et à environ 6% pour l'ensemble du collectif».

La filière forêt-bois française génère environ 380.000 emplois en France, la filière allemande presque trois fois plus, alors que sa forêt est nettement moins étendue (environ 10 millions d'hectares, contre 17 millions pour la France). Parmi les motifs d'optimisme, le marché intérieur du CLT, ou bois lamellé-croisé, un des éléments essentiels pour construire des immeubles de grande hauteur, inexistant il y a encore dix ans, est aujourd'hui fourni à hauteur de 10 à 15% par des usines françaises, selon Eric Toppan.


Source France Bois Forêt et Le Figaro avec AFP