Le Commerce du Bois

L'Union européenne pointée du doigt pour sa responsabilité en matière de déforestation importée

Actualité 15.04.2021

Mi-janvier, WWF publiait une étude identifiant les principaux fronts de déforestation actuels dans le monde. Dans un deuxième rapport sur la déforestation, l'ONG a mis en avant la responsabilité de l’Union Européenne, deuxième importateur de produits issus de ces régions du globe.

L’agriculture, principalement l’agriculture intensive, empiète sur la forêt et permet le développement d’activités illégales. Plusieurs produits de notre consommation courante sont associés à la disparition des forêts tropicales, tels que la viande de bœuf, l’huile de palme ou le soja. Près de 43 millions d’hectares de forêts tropicales ont été perdus au cours des quatorze dernières années et mis en péril de nombreux écosystèmes.
 
L’UE est responsable de 16 % de la déforestation associée au commerce international en 2017, soit un total de 203 000  hectares et de 116  millions de tonnes de CO2. Seule la Chine (24  %) fait pire que l’Union Européenne qui devance  largement l’Inde (9  %), les États-Unis (7 %) et le Japon (5 %). Les plus grandes économies de l’UE à cette date (l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France, la Belgique et la Pologne) ont provoqué 80 % de la déforestation importée de l’UE via leur consommation de matières premières présentant un risque pour les forêts.
 
Entre 2005 et 2017, le soja (31 % de la déforestation importée de l’UE), l’huile de palme (24 %) et la viande de bœuf (10 %) étaient les matières premières impliquant la plus grande déforestation tropicale importée par l’Union européenne, suivies des produits dérivés du bois, du cacao et du café.  24 fronts majeurs ont été identifiés, où les forêts tropicales et subtropicales sont abattues au profit d’une agriculture intensive, de la plantation d’arbres à croissance rapide destinés à l’industrie, et d’activités extractives. La déforestation importée la plus importante se retrouve dans les importations en provenance du Brésil (30%), de l’Indonésie (22%), de l’Argentine (10%) et du Paraguay (8%).

 

De son côté, La France est l’un des principaux pays responsables de l’importation de matières premières associées à la déforestation, en raison de ses importations de soja pour l’alimentation animale (plus de 3 millions de tonnes par an) et d’huile de palme pour le diesel.

À l'approche d'un nouveau projet de loi qui sera votée en 2022 par la Commission Européenne, la WWF réclame une législation plus stricte afin de « réduire au minimum le risque de déforestation et de dégradation des forêts associé aux produits mis sur le marché de l’UE ». « S’il est urgent d'adopter cette législation pour protéger les forêts du monde, celle-ci devra également, pour être efficace, garantir que les produits mis sur le marché européen ne sont pas liés à la destruction d'autres écosystèmes naturels".

Sans remettre en cause la réalité de la déforestation importée, essentiellement liée aux conversions de forêts en terres agricoles, Le Commerce du Bois tient à souligner la réponse efficace apportée par les certifications de gestion durable des forêts (FSC, PEFC) afin de lutter contre le commerce illégal de bois. Les membres du LCB sont signataires d’une charte environnementale qui promeut cette gestion durable des forêts. De plus, LCB est reconnue Organisation de contrôle du RBUE par la Commission Européenne. La liste des sociétés ayant reçu une attestation de conformité à sa procédure de diligence raisonnée se trouve sur le site internet de l’association.

Retrouvez également, en suivant le lien ci-après, l’actualité et les outils de lutte contre la déforestation importée : https://www.deforestationimportee.fr/fr

Photo illustration : WWF

 

 

 

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