Le Commerce du Bois

La commission bois tropical de LCB s’est réunie le 16 janvier 2024 à La Rochelle, mettant l’accent sur les nouvelles exigences règlementaires (RDUE), dans un contexte de marchés contrastés.

Actualité 02.02.2024

La commission bois tropical de LCB s’est réunie le mardi 16 janvier 2024 à La Rochelle afin d’échanger sur les enjeux des évolutions réglementaires et de proposer des solutions pour une mise en œuvre efficace du Règlement sur la Déforestation de l’Union européenne (RDUE). Il a notamment été décidé de la mise en place d’un groupe de travail qui associera l’ensemble des acteurs de la place portuaire.

Cette commission a rassemblé près de 35 participants : importateurs, dérouleurs, grand port maritime de la Rochelle, transitaires mais aussi l’ATIBT ainsi que la société WALE, spécialiste en flux internationaux de bois et chargée d’une mission pour l’Établissement public.

Cet événement a aussi été l’occasion pour les membres de revenir sur la situation des marchés du bois tropical avec un retour sur l’année 2023 ainsi que sur le début d’année 2024. 

Si 2021 et 2022 ont été très porteuses, l’année 2023 est plus mitigée et des inquiétudes pèsent sur l’année 2024, du fait notamment d’un ralentissement du secteur de la construction et des lourdeurs administratives qui pèsent de plus en plus sur nos métiers. Toutefois, les importations se maintiennent globalement en volume grâce à une diversification produit de la part des premiers metteurs en marché. L'année 2023 a été particulièrement marquée par les arrêts progressifs des importations de grumes en provenance de certains pays, les nouvelles essences classées à la CITES et le coût très élevé des stocks. La hausse de ces derniers en début d'année 2023 a eu des conséquences considérables sur le reste de l'année. Malgré les prix de revient qui reculent par rapport à 2021 et 2022, le marché français semble rester globalement stable grâce à son agilité lors des fortes fluctuations de demande. Cependant, il persiste des interrogations concernant le niveau de consommation réel et la faiblesse de la demande au niveau du négoce qui cache sans doute des stocks encore élevés et une faiblesse de l'offre en bois tropicaux ; il faudra donc anticiper un manque potentiel de matière sur l’ensemble des bassins d’approvisionnement et des prix qui pourraient en conséquence repartir à la hausse.
 
L’année 2024 pourrait, tout comme 2023, être une nouvelle année contrastée avec des marchés plus porteurs que d’autres. La menuiserie industrielle pourrait continuer à tirer son épingle du jeu, les panneaux du contreplaqué dont les panneaux en okoumé semblent accuser un redémarrage et des prix contenus notamment du fret pourraient repositionner les produits destinés à l’aménagement extérieur. 
 
Dans un contexte réglementaire marqué par de nouvelles exigences à venir notamment du fait de l’élargissement des essences classées à la CITES, nous constatons une relance de la demande d’Ipé sur le marché et un dynamisme des bois bruts d’Afrique en général. En parallèle, le sujet de la diversification et de la commercialisation d’essences considérées jusqu’alors comme secondaires est également clairement posé.

Enfin, la rencontre avec le Port de La Rochelle a permis de continuer la discussion qui avait été entamée l'année dernière sur la manière de préparer l’arrivée du Règlement sur la Déforestation de l’Union européenne (RDUE). En tant que premier port importateur de bois tropicaux de France il est important pour l’établissement public de sensibiliser ses clients et partenaires sur ces nouveaux enjeux réglementaires et de les accompagner dans la mise en œuvre. 
 
Il est nécessaire de continuer le travail de sensibilisation et de se positionner encore plus clairement sur le sujet. Tout au long de l'année 2024, des ateliers, webinars et réunions de groupe de travail seront organisées non seulement pour informer sur le RDUE mais aussi pour la mise à jour de la base documentaire du système de diligence raisonnée LCB, etc.

En conclusion de cette réunion, il a été acté de travailler de concert avec l’ensemble des professionnels de la chaîne de valeur. Il est également nécessaire d'identifier les différents acteurs qui seraient en mesure d'agir contre la déforestation importée et de nous aider à atteindre le niveau d'exigence souhaité. Cette démarche initiée par le Port, avec l’appui d’Emmanuel Groutel, se veut pédagogique, informative, intégrative et déterminée…

Nous rappelons la parution de la brochure en français et en anglais « RBUE, RDUE, on vous en dit plus ! » de décryptage et de comparaison du RDUE avec le RBUE permettant d’appréhender les évolutions et de se préparer à celles-ci :
 
 

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