Le Commerce du Bois

APV UE-Cameroun : fin de l’accord, mais volonté de maintien du dialogue annoncé

Actualité 29.07.2025

Le 17 juin 2025, le Parlement européen a voté la résiliation de l’Accord de Partenariat Volontaire (APV) FLEGT avec le Cameroun, mettant un terme à une coopération entamée en 2010 et entrée en vigueur en 2011.

Cette décision, prise à l’initiative de la Commission européenne, s’appuie sur le constat d’un manque de progrès concrets dans la mise en œuvre de l’accord. Plus de dix ans après son adoption, le Cameroun n’a toujours pas délivré de licences FLEGT, et les engagements en matière de légalité, de transparence et de gouvernance forestière n’ont pas été suffisamment respectés. La Commission et le Parlement soulignent également la réduction de l’espace civique pour la société civile et les communautés locales, pourtant au cœur du dispositif FLEGT.

La résiliation, bien qu’unilatérale (le Cameroun ne l’a pas formellement acceptée), s’accompagne d’une résolution du Parlement appelant à maintenir un dialogue constructif avec le Cameroun. L’objectif affiché est de poursuivre la lutte contre l’exploitation illégale, tout en posant les bases d’une coopération renouvelée dans le cadre du Règlement Déforestation (RDUE) et des futurs Partenariats Forestiers.

Un pays désormais classé à "risque standard" dans le cadre du RDUE

Le Cameroun figure dans la première liste de classement des pays publiée par la Commission européenne en mai 2025. Il est classé comme pays à risque standard, aux côtés de la majorité des pays producteurs tropicaux.

Ce classement implique que tous les opérateurs mettant sur le marché européen des bois ou produits dérivés du Cameroun devront réaliser une diligence raisonnée complète, comprenant :

  • la géolocalisation précise des parcelles de récolte,
  • une évaluation du risque de déforestation ou d’illégalité,
  • et, si nécessaire, des mesures d’atténuation appropriées.

Ce qu’il faut retenir

La fin de l’APV ne doit pas conduire à une perte des acquis en matière de traçabilité et de gouvernance. Au contraire, elle marque un tournant vers une exigence renforcée dans le cadre du RDUE. Les importateurs doivent se préparer à ces obligations, en sécurisant leurs chaînes d’approvisionnement et en s’appuyant sur des démarches de certification robustes (FSC, PEFC).