Le Commerce du Bois

Retour sur le Carrefour International du Bois : les temps forts pour LCB

Actualité 07.06.2024

Du 28 au 30 mai, Nantes a accueilli l'édition 2024 du Carrefour International du Bois. Cette année, le salon a revu son organisation pour améliorer la lisibilité des produits et l'expérience des visiteurs en les regroupant par grands secteurs au sein de quatre halls d'exposition. En tout, 640 stands et 13 000 visiteurs (39% d'étrangers) étaient au rendez-vous. En tant qu'événement incontournable pour les décideurs de l'industrie du bois, le Carrefour International du Bois a été enrichi par une série d'événements parallèles, dont des conférences, des assemblées générales et des réunions. LCB a été très actif durant ces trois jours enchainant réunions, plateaux TV, pitch sur les stands partenaires, assemblée générale ou encore participation active à l’animation du stand ATIBT dans le cadre du projet ASP Cameroun.

Le 28 mai matin s’est tenu à l’initiative du LCB et devant une trentaine de participants une réunion concernant la nomenclature douanière et le classement des lames de terrasses. Bien que les lames de terrasses, quelque soient leurs profils, aient toujours relevé de la rubrique 4409 « bois profilés », l’administration s’interroge sur un reclassement dans la rubrique 4407 « bois sciés » de celles présentant un profil lisse avec des bords arrondis. Les enjeux d’un tel reclassement seraient considérables puisqu’ils pourraient conduire à l’application de droits de douanes avec un effet rétroactif sur 5 ans. Le Commerce du Bois a alerté le Ministre Bruno Le Maire en demandant que soient stoppés ces contrôles et qu’un dialogue soit engagé avec ses services et en particulier la Direction générale des douanes et droits indirects, afin de trouver les solutions adaptées tant à l’échelle nationale que communautaire. Les importateurs concernés par ces contrôles sont invités à se rapprocher du LCB.

L'Assemblée Générale de LCB, qui a eu lieu le mercredi 29 mai, a été l'un des temps forts du salon. François LARESCHE, président de LCB a ouvert cette AG en remerciant les participants, les membres et partenaires du LCB, la presse, les représentants de l'État, et en particulier le ministère de l’Agriculture autorité compétente pour le RBUE ainsi que Jean-Michel SERVANT, Délégué interministériel à la forêt au bois et à ses usages. Le LCB, représentant du commerce du bois en France, participe activement aux instances nationales et internationales de la filière. Son action est en phase avec les trois piliers de l’utilité sociétale de la filière forêt-bois : protection et régénération du vivant, satisfaction des besoins humains avec le bon usage du bois, lutte contre le changement climatique par la promotion du bois dans la construction. Le LCB est engagé dans le suivi des marchés, la R&D, la communication, la formation des commerciaux, et la réglementation. La mise à jour de la Charte RSE et l'appui aux adhérents sont essentiels. François LARESCHE a conclu son rapport moral en revenant sur la conjoncture de 2023 qui a vu une baisse des prix du bois, et pour 2024, les perspectives contrastées mais optimistes en soulignant l'importance de l'unité et de la mobilisation collective pour défendre le bois comme matériau d'avenir.

 

Télécharger le Rapport Moral 

 

Les rapports des présidents de commission ont révélé les défis et les tendances clés du secteur.

  • Armel CHAUMONT, président de la commission résineux, a souligné le ralentissement de la consommation en Europe et la baisse de la production due à la disponibilité limitée des grumes, avec des perspectives incertaines pour la construction neuve.

En effet, nous observons un ralentissement de la consommation en Europe, difficile à évaluer en raison d'une demande chaotique. Parallèlement, la production diminue principalement en raison de la disponibilité limitée des grumes, avec des disparités notables entre les régions. Les perspectives pour la construction neuve sont plutôt négatives, tandis que l'avenir de la rénovation reste incertain. Nous sommes dans une phase d'attentisme, avec un équilibre production/consommation encore très flou. Les stocks faibles dans la distribution pourraient provoquer des réactions fortes en cas de reprise de la consommation. Aux États-Unis, malgré des tentatives de contrôle de la production en fonction de la consommation, les taux d'intérêt élevés freinent la reprise. En Chine, la bulle immobilière a un impact sévère. Globalement, nous risquons de connaître encore de fortes variations, à la hausse comme à la baisse, avec un marché qui peine à retrouver son équilibre depuis la pandémie de Covid-19.

 

  • Aline BERTOCCHI, présidente de la commission panneaux, a abordé l'instabilité des prix et des tendances tarifaires peu claires.

En 2023, le premier semestre a été relativement actif jusqu'à l'été, suivi d'un second semestre marqué par une baisse d'activité, une tendance au déstockage et une instabilité des prix. En ce début de 2024, le marché reste attentiste avec des tendances tarifaires peu lisibles. Les coûts de transport maritime connaissent une forte hausse, particulièrement en provenance d'Asie. Parmi les faits marquants, une enquête de l'UE à l'été 2023 a conduit à une décision élargie de mesures antidumping. Toutefois, les placages et contreplaqués d'origine russe continuent de pénétrer le marché européen via de nouvelles routes (Arménie, Géorgie), soulevant des questions sur l'efficacité des mesures antidumping prises, comparées à la taxe de 50% appliquée par les États-Unis. Sur le plan logistique, les délais de transport se sont allongés en raison de l'instabilité politique, obligeant les navires à contourner le Cap de Bonne-Espérance. De plus, le cabotage et le blank sailing se sont accrus en raison de taux de remplissage insuffisants et de la moindre disponibilité des conteneurs.

 

  • Dominik MOHR, président de la commission bois tropicaux, a abordé les variations significatives du marché du bois en 2023, en mettant l'accent sur la baisse des importations de sciages et la stabilité relative des importations de grumes.

En 2023, le marché du bois a connu des variations significatives. Les importations de sciages ont diminué par rapport aux années précédentes, de l’ordre de -16% en volume pour atterrir à un peu plus de 120 000 m3, avec l'Afrique comme principal fournisseur. Les performances des fournisseurs ont été variées,  la plupart des pays enregistrant des baisses marquées. Les importations de grumes ont connu une légère baisse de -5 % par rapport à l'année précédente, pour s’établir à 34 000 m3, avec une provenance exclusivement africaine et des évolutions variables selon les pays fournisseurs.

 

  • Claudie MAINDRON, présidente de la commission terrasse, a mis en lumière les défis rencontrés par ce secteur, notamment la forte demande sur les commandes de présaison et les taux d'intérêt élevés qui freinent l'achat de biens immobiliers.

Fin 2023, tous les négociants ont liquidé leurs stocks et la demande de présaison a été forte, dépassant celle de 2023. Les prix des résineux et exotiques se sont alignés sur les attentes du marché, tandis que ceux du composite sont restés stables ou légèrement en baisse. Le secteur attend des mesures d'urgence pour relancer la construction neuve, entravée par des taux d'intérêt élevés. La météo pluvieuse a contribué au recul du marché de la terrasse bois, qui est revenu à des niveaux proches de 2019. Les études de marché de la terrasse et des bardages bois vont être mises à jour d’ici la fin de l’année par Jean-Marc MORNAS.

 

  • François LARESCHE, président de la commission négoce, expliquait quant à lui que les prix de 2023 reviennent à des niveaux antérieurs, avec une offre de matière supérieure à la consommation. Malgré une baisse du chiffre d'affaires liée aux prix des bois et à un recul de l'activité neuve, la rénovation reste performante et le restockage en début d'année montre des signes de confiance. Les entreprises font face à de nouvelles obligations (REP, RDUE), mais le secteur du bois est prêt à relever les défis de la neutralité carbone.

 

Télécharger le Powerpoint de l'Assemblée Générale de LCB

Télécharger le Communiqué de presse

 

Dominik MOHR

 

A la suite des rapports de Commission, Maxime CHAUMET, Directeur de France Bois Forêt (FBF) a présenté la démarche d’utilité sociétale Utile par essence. Cette initiative vise à souligner l'importance de la forêt et du bois dans notre société, tant sur le plan économique que sur le plan environnemental. Face au changement climatique, la forêt joue un rôle crucial en tant que réserve de biodiversité et pompe à carbone, mais elle est menacée par les conditions climatiques extrêmes. La démarche "Utile par essence" s'engage à mesurer et suivre ses actions dans le temps pour mieux répondre aux préoccupations et besoins de la société, tout en conjuguant développement économique, écologie et bien-être de la société pour un avenir durable.

 

Découvrir la démarche Utile par essence

 

En parallèle, une table ronde sur le RDUE, animée par Arnaud HETROIT (Directeur LCB), a permis d'échanger sur les enjeux de la nouvelle réglementation européenne sur la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE).

Xavier Rossi de Transitions DD a présenté une analyse du système de diligence raisonnée (SDR) de LCB. Bien que le SDR actuel constitue une base solide, l'étude a révélé la nécessité de mises à jour pour satisfaire aux nouvelles exigences du RDUE. Xavier Rossi a fait des recommandations pour renforcer la fiabilité de la chaîne d'approvisionnement et clarifier les obligations des commerçants. Les prochaines étapes incluent la mise à jour du système de diligence raisonnée de LCB et l'actualisation du référentiel par provenance de pays, avec une attention particulière sur le suivi et la gestion des plaintes pour une diligence raisonnée efficace.   Caroline Duhesme de l'ATIBT a ensuite détaillé le RDUE, qui entrera en application en décembre 2024, avec une application différée à juin 2025 pour les PME. Cette réglementation impose des obligations strictes, incluant la mise en place de systèmes de diligence raisonnée et la soumission de déclarations de diligence raisonnée. Pour répondre aux exigences de traçabilité et de légalité, Caroline a mis en avant l'importance de la gestion durable des forêts et de la certification. Les produits doivent être traçables, légaux, et respecter les normes environnementales strictes. Aurélien Sautière, Directeur de FSC France, a présenté l'intégration d'un module réglementaire spécifique au RDUE dans le référentiel FSC, incluant des solutions technologiques comme la blockchain pour assurer la traçabilité et la transparence des produits certifiés dès 2025. Paul-Emmanuel Huet, directeur de PEFC France, a détaillé la feuille de route de PEFC pour l'alignement avec le RDUE, mettant en lumière les défis liés à la définition de la dégradation, avec une mise en œuvre prévue pour fin 2024 et une application pour les PME en juin 2025. Enfin, Robin Fisher l'American Hardwood Export Council (AHEC), a décrit un système de conformité pour les feuillus américains, incluant une base de données et des évaluations indépendantes pour garantir que les expéditions vers l'UE respectent les exigences de légalité et d'absence de déforestation. Les technologies de provenance basées sur la géolocalisation au niveau des comtés sont des éléments clés pour minimiser les coûts tout en assurant la conformité.

Cette table ronde a offert une vue d'ensemble précieuse des efforts et des stratégies déployés par divers acteurs pour se préparer à la mise en œuvre du RDUE, soulignant l'engagement collectif en faveur de la durabilité et de la légalité des produits forestiers.

 

Lire l'article complet sur la table ronde

 

Caroline DUHESME, de l'ATIBT

 

L'Académie Bois de LCB a également été mise en avant lors du salon, offrant une opportunité aux professionnels du bois de renforcer leurs connaissances générales du matériau bois. Elle a en effet été présentée sur le plateau TV de Bati Journal jeudi 30 mai et a permis de rappeler que l’Académie LCB permet aussi de mettre à jour leurs connaissances produits et maîtriser les argumentaires de ventes afin de « prescrire le bon bois pour le bon usage ». Cette Académie est ouverte aux membres LCB, à des conditions préférentielles, ainsi qu’aux non-membres. L’interface pédagogique est accessible aux managers, permettant un suivi de la progression des inscrits.

 

Découvrez l'Académie LCB

 

Arnaud HETROIT sur le plateau de Bati Journal

 

LCB et PROBOS ont joué un rôle central dans le projet ASP - Pacte Vert Cameroun de l'ATIBT. En prévision du CIB, LCB avait diffusé un sondage visant à affiner la compréhension des relations commerciales entre les importateurs européens et les producteurs camerounais. Durant le salon, des rencontres entre entreprises ont été organisées pour développer ces relations commerciales. Les entreprises françaises mais aussi allemandes et belges ont été au rendez-vous.

 

Découvrez l'article sur le rôle de LCB dans ce projet

 

En résumé, le Carrefour International du Bois 2024 a été un événement essentiel pour l'industrie du bois, offrant un espace privilégié pour les échanges, les débats et les partenariats, et mettant en lumière les enjeux et les perspectives d'un secteur en constante évolution.

 

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